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Les arts en France sous Charles VII au Musée de Cluny Paris 5e

Le musée de Cluny met en avant un moment crucial de l'histoire et de l'histoire de l'art, à savoir le règne de Charles VII (1422-1461). Cette période, ancrée dans des tumultes, porte en elle les prémices de l'extraordinaire renouveau artistique de la fin du XVe siècle. L'exposition vise à dévoiler toute la diversité de la production artistique pendant le règne de Charles VII, réunissant des œuvres prestigieuses telles que des manuscrits enluminés, des peintures, des sculptures, des pièces d'orfèvrerie, des vitraux et des tapisseries.


Date : Du 12 mars 2024 au 16 juin 2024

Lieu : Musée de Cluny

Envies : Moyen-âge, Histoire, lieu d'exception


Musée de Cluny
Musée de Cluny

Parmi les pièces exceptionnelles exposées, on trouve le dais de Charles VII (tapisserie, musée du Louvre), le manuscrit des Grandes Heures de Rohan (BNF), le tableau de l'Annonciation d'Aix (Aix-en-Provence) par Barthélémy d'Eyck, peintre du duc René d'Anjou qui enlumine son Livre des tournois (BNF), ainsi que le gisant d'albâtre d'Agnès Sorel (Ville de Loches). Une section entière est consacrée à Jean Fouquet, l'un des plus grands peintres français du XVe siècle. Enlumineur de talent, il est l'auteur du célèbre portrait peint sur bois de Charles VII (musée du Louvre), judicieusement présenté au cœur de l'exposition.


L'HÔTEL DES ABBÉS DE CLUNY

Un écrin pour un musée...


L'ordre puissant de Cluny, établi en Bourgogne et commandant un vaste réseau d'abbayes à travers toute l'Europe occidentale, possédait stratégiquement trois collèges près des centres de pouvoir à Paris, Avignon, et Dole en terre d'Empire. Ces établissements accueillaient les novices de l'ordre pour leur formation universitaire. Le collège parisien, érigé au 13e siècle au sud de l'actuelle place de la Sorbonne, était le lieu d'études des novices, tandis que l'abbé de Cluny, lors de ses séjours dans la capitale, disposait d'une résidence adaptée à son statut, située à proximité immédiate.


En ce qui concerne l'histoire de la construction, la demeure initiale, contemporaine du collège, est seulement connue par une mention d'archives. L'hôtel particulier actuel a été construit à partir de 1485 par Jacques d’Amboise, abbé de Cluny, membre d'une famille influente de la fin du 15e siècle. En tant que chef de l'ordre clunisien, le jeune abbé a supervisé la construction d'un édifice destiné à magnifier son statut, utilisant des matériaux coûteux, un plan complexe, et un décor opulent.


L'hôtel des abbés, lieu de résidence et de représentation, s'adosse et se mêle intimement aux thermes gallo-romains qui occupent l’ouest de la parcelle. L'intégration de ces imposants édifices antiques n'est pas unique; elle est expliquée en partie par la dimension économique du projet architectural. Il aurait été onéreux de détruire ces structures anciennes pour obtenir un terrain dégagé, engendrant des coûts de main-d'œuvre colossaux sans possibilité de vendre les matériaux récupérés. Le maître d'œuvre a donc ingénieusement tiré parti de ces contraintes.


Construit dans le style gothique, l'hôtel des abbés de Cluny adopte le concept novateur de l'hôtel particulier, une formule architecturale urbaine qui a connu un grand succès pendant l'Ancien Régime. Le mur crénelé donnant sur la rue borde une vaste cour intérieure accessible par une porte cochère et un guichet. Les façades sont richement décorées dans un style gothique flamboyant. Les armoiries de Jacques d’Amboise ornent les frontons des lucarnes hautes et les pans de la tour d'escalier, affirmant la puissance et le rang du commanditaire. Le corps de logis central est encadré par deux ailes, l'une à l'est abritant les cuisines au rez-de-chaussée, l'autre à l'ouest formant une galerie à l'étage avec une série d'arcatures ouvertes. L'architecte a habilement exploité une parcelle irrégulière et trouvé des solutions novatrices pour intégrer les bâtiments antiques.


La chapelle, joyau de l’hôtel, occupe une position particulière à l'arrière du bâtiment, marquant son caractère privé. De plan presque carré, elle déploie à partir de son unique pilier central un dense réseau de nervures. Elle fonctionnait également comme une rotule de distribution, permettant à l’abbé d'accéder au jardin de plain-pied par un escalier à vis desservant un espace voûté. Autrefois peu profond, le jardin épousait l'axe du corps de logis. À l'ouest, deux jardins suspendus étaient installés sur les épaisses voûtes du frigidarium et de la salle romane actuelle (salle 10).


Aujourd'hui, l'hôtel des abbés de Cluny a été restauré au 19e siècle, préservant scrupuleusement ses façades et toitures selon les dispositions d'origine. Cependant, le tissu urbain dans lequel il était autrefois enveloppé a disparu en raison des travaux d'urbanisme du baron Haussmann, modifiant significativement la perception de cette "pépite urbaine" qualifiée ainsi par Prosper Mérimée, autrefois un joyau médiéval civil.


Date : Du 12 mars 2024 au 16 juin 2024

Lieu : Musée de Cluny

Envies : Moyen-âge, Histoire, lieu d'exception

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